Témoignage de Marie, maman de Paul (13 ans), Jules (10 ans) et Lucas (5 ans).

Des doutes s’installent

Pendant le 1er confinement, j’ai dû vraiment me pencher sur les leçons et les devoirs. J’ai rapidement remarqué que mon aîné, Paul, terminait son travail rapidement et tout était bien fait. Par contre, Jules avait plus de difficultés. De nombreuses notions n’étaient pas correctement acquises.
Le fait d’être à la maison lui a permis d’être plus à l’aise.
Lors du 2eme confinement, nous avons pu faire de nouveaux constats. Surtout pour Lucas, les activités en petite section de maternelle paraissaient trop faciles pour lui.
Puis, les enfants retournent à l’école à nouveau.
En Septembre, j’ai dû arrêter de travailler suite à l’obligation vaccinale. Je précise que je suis infirmière libérale.
A ce moment-là, j’étais à la maison 100% disponible.
J’aidais donc les grands avec leurs devoirs et je voyais que ça n’allait pas. Lucas me disait qu’il ne faisait rien à l’école et il était cas contact très souvent. Ce n’était vraiment pas un rythme agréable pour les enfants.
Alors, avec mon mari, nous commençons à parler de l’école à la maison.
Lorsque nous en avons parlé avec les enfants, Paul nous a avoué que ça n’allait pas au collège et qu’il serait très heureux de ne pas y retourner. Pour Jules, ça n’a pas été aussi évident. Il était embêté de ne plus voir ses copains. Il a plus de doutes. Nous l’avons rassuré en lui rappelant que nous avons de bonnes relations avec les parents de ses amis et que nous pourrions les voir régulièrement en dehors de l’école.
Nous avons passé 2 ou 3 soirées à en parler et la décision a été prise en concertation avec les enfants. Nous n’avons jamais imposé ce choix.

Une nouvelle vie commence

Nous nous sommes lancés dans l’aventure de l’Instruction en famille ! Notre nouvelle vie a commencé le 3 Janvier 2022. A ce moment-là, c’était un mode déclaratif avec un courrier à la mairie et un courrier à l’inspection académique de l’éducation nationale du département. Aujourd’hui, c’est différent. Il y a une demande à réaliser au préalable afin d’obtenir une autorisation délivrée par les services académiques.
De mon côté, je dois avouer que j’ai eu des doutes. On ne s’improvise pas professeur ! Je me suis demandée si j’allais réussir à dissocier maman et maîtresse. Par contre, je n’avais pas d’inquiétude sur mes capacités intellectuelles. Les niveaux maternelle, primaire et collège ne me stressent pas.

On avance à tâtons

Pendant environ 4 semaines, c’était compliqué. A la fin de la première semaine, il a fallu revoir notre rythme. Nous avons décidé de faire du français et des mathématiques tous les jours. Les autres matières sont étalées sur la semaine.
Au final, les enfants travaillent tous les matins. Puis, nous faisons les corrections et nous finissons la journée avec du temps libre ou des activités.
Au départ, j’avais pris des manuels dans le commerce mais je me suis vite rendue compte que ce n’était pas suffisant. Il fallait que je complète et ça me prenait beaucoup de temps. J’ai alors décidé de payer un accès à Pass Education. Je trouve que c’est beaucoup plus complet avec des exercices, des évaluations, … ça me soulage énormément.
Je dois préciser que nous avons décidé de suivre le programme de l’éducation nationale. Ce n’est pas une obligation et ce n’est pas le choix de toutes les familles.
D’ailleurs, les groupes Facebook nous ont vraiment aidé à rencontrer d’autres familles. Lucas a pu se faire de nouveaux copains. C’est très positif car les aînés réalisent régulièrement des exposés pour les plus jeunes et nous partageons des conseils entre parents.

Le moment stressant des contrôles

Il faut savoir qu’il y a des contrôles lorsqu’on fait le choix de linstruction en famille : un contrôle de la mairie tous les 2 ans et un contrôle de l’inspecteur académique chaque année.
Une assistante sociale est donc venue au mois de Mars 2022, puis, nous avons eu le contrôle par l’inspecteur académique.
Les contrôles sont très stressants. Je me remets continuellement en question : « Est-ce que je fais bien ? Est-ce trop ? ou trop peu ? »
Au final, tout s’est très bien passé. Les inspectrices étaient très bienveillantes. Elles n’étaient pas là pour tendre des pièges. Leur but était clairement d’aider et de proposer des pistes pour que tout se déroule au mieux.
Il n’y a eu aucun point négatif soulevés pour Paul. En ce qui concerne les plus jeunes, les inspectrices m’ont conseillé de les inscrire à la bibliothèque pour avoir accès à plus d’ouvrages et « ouvrir leur cercle ».
J’étais vraiment très heureuse et assez fière suite à ces contrôles.

Mon message pour les autres familles

Il faut se faire confiance et avoir confiance en son enfant. Lorsque l’enfant se sent bien et s’il est volontaire : ça fonctionne !
Il ne faut surtout pas hésiter à faire appel à d’autres personnes si on rencontre des difficultés sur certaines matières. Chez nous, c’est mon mari qui gère l’anglais et l’informatique. Il travaille beaucoup la semaine mais il est disponible pour les enfants le weekend.
Nous faisons un bilan très positif de cette expérience !
Paul a pour objectif de passer le brevet avec un an d’avance, Lucas sait presque lire à 4 ans et demi, et Jules a fini le programme de l’année tranquillement car nous avons dû tout reprendre. Lui qui n’aimait pas l’histoire, maintenant c’est presque une passion !
L’école à la maison, c’est un autre rythme. On prend le temps !

Les mots des enfants

« L’école à la maison c’est la liberté, c’est prendre son temps. On peut voir un sujet de différentes manières. »
« La vraie école c’est nul, l’école à la maison c’est mieux ! »
Globalement, les enfants sont très heureux et nous aussi.