À 6 mois, les bébés sont suffisamment grands pour porter les objets à la bouche, rester assis avec un support… Ces signes de développement physiologique prouvent qu’ils peuvent passer de l’alimentation 100 % lactée à la diversification. Voici des informations à prendre en compte pour réussir cette étape nécessaire à la croissance du nourrisson.
Pourquoi diversifier l’alimentation d’un bébé de 6 mois ?
Les besoins en nutriments des bébés changent à mesure qu’ils grandissent. Le fer contribue par exemple à une fonction cognitive normale. L’organisme humain en a en réserve, mais à partir de 6 mois, les stocks commencent à baisser. Il faut donc leur apporter cette ressource par l’alimentation.
Un bébé a aussi besoin notamment de calcium, puis des vitamines A et D. Le calcium est nécessaire au maintien d’une ossature et d’une dentition normales. Il contribue également à une neurotransmission normale alors que la vitamine A contribue au maintien d’une vision normale. Les minéraux, lipides et protéines sont aussi utiles à cet âge.
Le lait (maternel ou infantile) ne peut pas combler tous ces besoins nutritionnels de l’enfant. La diversification de sa nourriture est donc nécessaire pour sa croissance, après 6 mois. Comme vous pouvez le lire dans cet article, l’intégration d’autres aliments au régime du nourrisson lui permet d’explorer de nouvelles saveurs, odeurs et textures. Cela est notamment important pour son développement sensoriel (la vue, l’odorat, le goût…).
Diversification alimentaire : comment cela se passe-t-il ?
Même si vous pensez que votre enfant est prêt pour la diversification alimentaire, prenez d’abord l’avis d’un pédiatre ou d’un médecin pour savoir quand et comment démarrer. Le professionnel de santé conseille sur le choix des aliments solides dont votre bébé a besoin pour sa croissance. Il peut aussi vous guider sur les quantités appropriées et les bonnes textures.
Les aliments à prioriser
À 6 mois, les organes du système digestif et les reins d’un bébé ne sont pas encore totalement matures. Faites-lui consommer les aliments utiles à sa croissance et qu’il peut digérer facilement. Dans le lot, on retrouve par exemple ces légumes :
- panais,
- potiron,
- carotte,
- épinard,
- courgette,
- haricot vert…
Après, prévoyez d’introduire des fruits comme l’abricot, la banane, la poire, la pomme et la pêche par exemple. Faites-en une purée après les avoir cuits. Assurez-vous de donner un seul aliment solide à la fois à l’enfant. Cela lui permet d’associer à chaque fruit ou légume consommé, une texture, un goût et une odeur. Cette technique est aussi efficace pour détecter les préférences du nourrisson et ses éventuelles allergies.
Les aliments à éviter
Pour la bonne santé des bébés, les pédiatres recommandent une alimentation variée et équilibrée. Certains aliments doivent toutefois être évités. Il y a par exemple le miel qui est déconseillé avant l’âge d’un an. Sa consommation expose le nourrisson au risque de botulisme infantile en raison de sa teneur en spores de la bactérie Clostridium botulinum.
Le poisson est fortement conseillé, mais vous devez faire attention à la présence de mercure dans cet aliment. C’est un métal nocif pour le développement harmonieux du système nerveux du nourrisson. Les produits de mer qui en contiennent (espadon, requin, marlin, thon…) sont donc à éviter. Priorisez plutôt le saumon, la truite…
Pour les repas de votre bébé, les œufs sont aussi à intégrer. Ils doivent simplement être bien cuits et bien durs. Pour cause, le jaune d’œuf cru ou partiellement cru peut contenir de la salmonelle (une bactérie qui peut être à l’origine d’infections infantiles).
Évitez aussi de faire consommer au nourrisson, des aliments transformés qui ne seraient pas spécifiquement destinés aux enfants en bas âge : desserts trop sucrés, snacks trop salés, plats trop riches en protéines pour le tout-petit… Le sucre et le sel ajoutés ne sont pas nécessaires à sa croissance.
Le lait maternel ou infantile : est-ce utile pour le bébé de 6 mois ?
Pour un bébé de 6 mois, les aliments solides ne doivent pas se substituer au lait (maternel ou infantile). L’alimentation lactée apporte au nourrisson notamment des nutriments, des anticorps et des enzymes intéressants.
La quantité de lait requise pour un bébé de 6 mois est d’environ 700 ml par jour, en plus des aliments solides, puis 500 ml environ après 8 mois. Il est indispensable de continuer à allaiter votre bébé ou à lui proposer une préparation de suite adaptée à ses besoins.
Autres conseils pour l’alimentation de bébé
La diversification alimentaire du nourrisson est une étape qui comporte beaucoup de défis pour les parents. Vous devez être suffisamment préparée et outillée pour y faire face. Voici d’autres conseils à prendre en compte pour bien nourrir votre bébé de 6 mois.
Mettez le bébé dans les bonnes conditions
Prévoyez une chaise haute adaptée pour l’enfant, avec une ceinture de sécurité et un repose-pieds. Cela lui permet de s’asseoir confortablement et de se tenir droit en mangeant. Assurez-vous que le meuble respecte les normes de sécurité requises.
Choisissez aussi des couverts qui conviennent au bébé. Pour s’adapter à la taille de sa bouche, prévoyez une petite cuillère (à café si possible). Les modèles en plastique souple sont plus recommandés. Pour cause, ils présentent moins de risques de blessures des gencives pour l’enfant s’il est à l’étape de poussée dentaire. Certains nourrissons ne supportent pas non plus le contact froid avec le métal.
Protégez les vêtements de votre enfant avec un bavoir quand vous le nourrissez. De préférence, optez pour un modèle à manches longues pour limiter les taches sur ses vêtements, surtout quand il commencera à vouloir utiliser seul sa petite cuillère.
Que faire en cas de refus ?
Au démarrage de la diversification alimentaire et pour l’habituer à la saveur, quelques cuillères à café de purée suffisent. Augmentez la portion progressivement s’il y est réceptif. Il peut faire des grimaces au contact des premières cuillerées. Ce refus n’est pas signe qu’il n’aime pas, mais plutôt qu’il est surpris par toutes ces nouveautés. Encouragez-le avec de belles paroles sans toutefois le forcer.
Si le refus persiste et que votre enfant n’est pas exclusivement allaité, vous pouvez lui donner éventuellement quelques cuillères de purée dans un biberon. Mélangez la préparation à votre lait maternel tiré ou au lait reconstitué. Dans d’autres cas, c’est la saveur du légume/fruit qui ne plaît pas à l’enfant. Changez donc d’aliment pendant un temps. Ensuite, proposez-lui à nouveau ce même fruit ou légume quelques jours plus tard. Il faut en moyenne 8 à 10 refus du nourrisson pour dire qu’un aliment ne lui plaît définitivement pas.