Lorsque la grossesse met en péril la vie de la future maman ou de son bébé, les médecins préconisent une interruption médicale de grossesse (IMG), aussi appelée avortement thérapeutique. Berceau magique vous en dit plus sur cette lourde procédure.
L’interruption médicale de grossesse (IMG)
L’avortement thérapeutique est une épreuve difficile pouvant être pratiquée sur le sol français, jusqu’au terme de la grossesse. Cet accouchement provoqué et prématuré a lieu lorsque des anomalies incurables sont mises en lumière, au moment du diagnostic prénatal. Contrairement à une fausse couche tardive ou à une mort fœtale in utero, face auxquelles l’équipe pluridisciplinaire (obstétricien, échographiste, généticien, pédiatre, radiologue, psychiatre…) n’a aucun pouvoir : l’IMG survient après consultation auprès des parents sur leur volonté de poursuivre ou non la grossesse. S’ils décident de ne pas y avoir recours, ils pourront accompagner leur bébé en soins palliatifs après sa naissance.
Par ailleurs, sachez que l’équipe soignante doit vous fournir de façon objective les raisons pour lesquelles elle recommande un avortement thérapeutique. Elle ne doit en aucun cas, vous influencez de quelconque manière, ni même prendre cette lourde décision à votre place.
Dans quels cas procède-t-on à une IMG ?
- Si l’on diagnostique au fœtus une affection (ex : anomalie chromosomique ou malformation) incurable,
- Si la grossesse nuit gravement à la santé physique ou psychiatrique de la mère.
La préparation à l’IMG
Si les parents acceptent de procéder à une interruption médicale de grossesse, ils devront suivre une succession d’examens et de rendez-vous :
- La maman devra réaliser un bilan pathologique complet, comprenant : une échographie morphologique et des examens complémentaires.
- Le couple (ou la patiente seule) devra ensuite adresser une demande d’IMG.
- Son dossier est étudié lors d’une réunion du centre multidisciplinaire de diagnostic prénatal (CPDPN), puis validé par au moins deux médecins.
- Un fois que ces derniers ont approuvé leur demande, le couple sera convié à un entretien afin de comprendre les modalités liées à l’IMG : voir le corps du bébé, les obsèques…
- La consultation pré-anesthésique : prise de sang, électrocardiogramme (parfois) etc., pour connaître vos antécédents et vous informer sur les possibilités qui s’offrent à vous (anesthésie générale très courte, péridurale…)
Le protocole d’interruption médicale de grossesse
Terme | Quelle pratique ? | Le protocole |
≤ 14 semaines | IMG chirurgicale sous anesthésie ou IMG médicamenteuse | L’IMG chirurgicale est réalisée par aspiration : la patiente est hospitalisée une journée. L’IMG médicamenteuse est réalisée par méthode d’expulsion provoquée. |
14 < T < 22 semaines | Accouchement | 48 heures avant l’intervention, on prépare le col de l’utérus par usage de mifépristone. Le jour J, la future maman est hospitalisée le matin, puis l’anesthésie péridurale est mise en place. |
> 22 semaines | Accouchement | On procède au préalable à une anesthésie fœtale, puis on déclenche le travail. |
Après la mise au monde, le couple a le choix de voir le corps du bébé qui a été au préalable nettoyé et habillé. Ils peuvent se recueillir au minimum deux heures en salle de travail, avant que l’enfant soit acheminé vers la chambre mortuaire. Enfin, si les parents ont donné leur accord, un examen fœtopathologique (autopsie) peut être réalisé.
La déclaration à l’Etat-civil
Si l’avortement thérapeutique a eu lieu avant les 22 semaines d’aménorrhée : il n’est pas obligatoire de déclarer l’enfant né sans vie. Par contre, si l’IMG a eu lieu après 22 semaines d’aménorrhée, les parents doivent déclarer leur enfant auprès de l’état civil et obtiennent un acte d’enfant né sans vie. Dans les deux cas, ils peuvent choisir d’attribuer un prénom, ou non, à leur bébé.
Les droits sociaux liés à une IMG
- Pour une IMG avant 22 semaines d’aménorrhée, il n’y a pas de congé maternité attribué, mais un arrêt de travail fixé par la sage-femme ou le médecin en charge.
- Pour les avortements thérapeutiques après 22 semaines d’aménorrhée, les patientes disposent du congé maternité dans sa totalité, de la prime de naissance et à 4 mois de versements de l’allocation de base. De même, le père peut bénéficier de son congé paternité. Bien évidemment, il faut suivre les suivre les procédures à ce titre.
Le suivi après l’IMG
Après cette épreuve difficile, sachez qu’un soutien psychologique est souvent primordial pour surmonter la douleur d’avoir perdu un enfant. Par ailleurs, une consultation postnatale est prévue pour le couple 6 à 8 semaines après l’intervention médicale. Le compte rendu de l’autopsie et de l’IMG est expliqué et remis aux parents.
Par ailleurs, cette rencontre est l’opportunité d’aborder un éventuel projet de grossesse et de mettre en place un traitement préventif.
Crédit photo : Storksak