Par maman B.
Un début de grossesse merveilleux !
Pour mes jumeaux j’ai travaillé jusqu’à 6 mois de grossesse. J’ai toujours entendu que la grossesse n’est pas une maladie et qu’on peut vivre normalement alors c’est ce que j’ai fait.
A 6 mois de grossesse mon gynécologue me propose de faire un check-up complet. Malheureusement, mon col n’était pas top. Par conséquent, j’ai dû arrêter le travail pour me reposer. A ce moment-là, l’équipe médicale ne me dit de rester allongée. Je reste donc tranquille à la maison mais sans être alitée.
Quelques jours plus tard, j’ai fait une crise de colique néphrétique. La douleur était insoutenable !
J’avais tellement mal que cela a déclenché des contractions puis l’accouchement prématuré.
Je me rends donc à la clinique où j’avais prévu d’accoucher mais l’équipe médicale me dit que c’est trop tôt et que l’établissement n’est pas apte à gérer mon accouchement.
J’ai donc dû être transférée dans un hôpital que je ne connaissais pas du tout.
Honnêtement, je n’avais pas été sensibilisée aux risques de prématurité. Je n’avais pas du tout été informée sur le déroulement d’un accouchement pour des multiples, la prise en charge des bébés, …
De plus, c’était ma première grossesse. Mon mari et moi-même étions totalement dans l’inconnu et avons fait confiance. « Comme on ne connaît pas, on suit. »
Maintenant, je sais que j’aurais dû prendre le temps de réfléchir et de comparer les établissements aptes à me recevoir. J’aurais vraiment voulu être plus actrice de mon accouchement.
L’accouchement : le choc
Je suis arrivée dans une « usine à bébés ».
Je suis rentrée le vendredi et j’ai accouché le dimanche 1er Janvier. Mes bébés avaient 32 semaines.
Bébé S. est sorti le premier par voie basse. Il se présentait par la tête donc tout s’est bien déroulé. Puis, bébé J. a bougé et il s’est positionné de travers. Le gynécologue m’a demandé si je voulais une césarienne ou un accouchement par voie basse. Je n’avais aucune information, il m’a paru évident sur le moment que je ne voulais pas une césarienne. Je me disais : « Qui aurait envie de se faire couper en deux ? »
Le gynécologue a donc procédé à un retournement manuel. J’ai eu atrocement mal.
La douleur était tellement intense que je me suis évanouie et je n’ai pas pu voir mon bébé.
Pour mon mari, ça été très dur également car il y avait du sang partout. Quand il en parle aujourd’hui, il dit que c’était comme dans un film d’horreur. Il n’était pas du tout préparé à voir ça.
Par chance, il a pu passer environ 5 min avec bébé S. et 10 min avec bébé J. Puis, il est revenu auprès de moi quelques instants avant d’aller rassurer mes parents qui attendaient dans le couloir. Et là, je me suis retrouvée seule ; le choc !
Je n’avais plus mon ventre, pas mes bébés, mon mari n’était plus là et toute l’équipe médicale était partie.
Je venais soudainement de passer du monde merveilleux de Disney à une réalité très difficile à accepter.
Les premiers jours … difficiles
Quelques instants plus tard, on m’a amené dans ma chambre et j’ai immédiatement exprimé mon souhait de voir mes bébés. Cela m’a été refusé car j’étais trop faible.
J’ai insisté et je suis allée les voir quand même. Ils étaient dans le service de néonatalogie.
Après quelques jours d’hospitalisation, on m’a dit que je pouvais rentrer chez moi mais, sans mes enfants. J’étais choquée à nouveau ; je ne pouvais pas imaginer laisser mes enfants.
J’ai alors pris une chambre dans un hôtel à deux pas de l’hôpital pour pouvoir passer toutes mes journées avec mes enfants, pour pouvoir les allaiter …
C’était une période très compliquée, je faisais des cauchemars. Je me réveillais en pleine nuit cherchant mes bébés partout dans le lit. J’ai demandé l’aide d’un psychologue et je ne regrette pas du tout. Il ne faut surtout pas hésiter à consulter pour être accompagné et aidé.
Bébé S. et bébé J. sont sortis après 28 jours d’hospitalisation. Ils pouvaient se nourrir et respirer sans machine.
Une fois à la maison, nous avons décidé de prendre du temps tous les 4 sans visite. Un moment indispensable pour prendre nos marques, se faire à un nouveau rythme, notre nouvelle vie.
Mon message aux futurs parents
Le message que j’aimerais vraiment faire passer c’est l’importance d’être acteur de son accouchement et de la prise en charge des bébés.
Les parents devraient toujours être consultés. On est les parents, on devrait pouvoir décider pour nos enfants avec les conseils de l’équipe médicale.
Pour tous les futurs parents : N’hésitez pas à poser un maximum de questions ! N’hésitez pas à demander de l’aide, et des conseils.
J’aurais vraiment aimé être mieux préparée pour l’arrivée de mes jumeaux, cela aurait sans doute changé beaucoup de choses dans le déroulement de leur naissance.
Aujourd’hui, je suis maman comblée de 4 enfants.
Merci à maman B. pour son témoignage <3
Crédit photo : Minimonkey