Témoignage d’Isabelle
Tout commence ainsi …
Notre aventure commence en 1993, nous avions décidé d’agrandir notre famille, malheureusement au bout d’un an de patience, aucune grossesse à l’horizon.
Nous avons pris contact avec un gynécologue spécialisé dans les problèmes de fertilité qui m’a prescrit un traitement de stimulation ovarienne, car après analyses il s’avérait que j’avais des problèmes d’ovulation.
Seulement le suivi médical suite à ce traitement n’a pas été fait correctement et surtout à aucun moment le gynécologue nous a précisé que celui-ci pouvait provoquer une grossesse multiple.
Le traitement fonctionne !
Toujours est-il que je suis tombée enceinte et nous sommes donc allés au rendez-vous pour la première échographie. Il faut dire que durant les 3 premiers mois de grossesse j’avais déjà pris beaucoup de ventre et que mon mari plaisantait régulièrement en disant que j’avais certainement des jumeaux. Lors du rendez-vous le médecin qui me fait l’échographie nous montre l’écran qui présente clairement 2 fœtus, et là un fou rire nous a pris en repensant aux allusions sur mes prétendus jumeaux. Le médecin continue son examen et nous annonce qu’en fait il y en un 3e, notre bonne humeur s’est instantanément calmée.
Pendant les 2 mois suivants nous avons fait défiler toutes nos perspectives d’avenir pour faire face à cet évènement hors normes, mais nous étions sereins et prêts à faire face.
La surprise !
Arrive l’échographie du 5e mois qui à la surprise générale, après avoir mesuré les différents périmètres crâniens, révèle qu’en fait un 4e fœtus était caché, chacun étant dans une poche différente. Là notre petit monde s’est écroulé et nous étions paniqués. La grande inquiétude étant cette grossesse dont les risques à partir de 4 enfants sont beaucoup plus importants : problèmes à l’accouchement ou des séquelles sur les enfants.
Malgré tout ma grossesse s’est parfaitement déroulée avec un futur papa très concerné et présent. Etant d’un naturel optimiste j’ai complétement occulté les risques encourus, mon mari allait dans ce sens et me rassurait.
Une période difficile …
J’ai été dirigée vers une clinique à 1h30 de chez moi où officiait le professeur spécialisé dans les grossesses à risque. Il a été décidé que j’accoucherai au 7e mois, il fallait attendre la formation des poumons car les 2 mois restants servent à la prise de poids des bébés et autant dire que c’était impossible par manque de place !
Hospitalisée 1 mois avant l’accouchement pour surveillance rapprochée, cette période a été difficile, loin de mes proches, un suivi psychologique inexistant, dans une clinique vétuste dans laquelle j’ai perdu 4 kgs (17 kgs en tout de prise de poids) en raison des repas « très nourrissants » que l’on me servait. Heureusement, mon mari m’apportait des douceurs le week-end. Au travail toute la semaine, il s’agissait de ses seuls moments disponibles.
L’accouchement et l’arrivée des bébés
Le jour J lorsque l’on m’a amené dans la salle d’accouchement une armada m’attendait : plus de 10 personnes afin de me prendre en charge ainsi que les 4 bébés à venir. Il était prévu une césarienne sous péridurale mais étant donné que j’avais attrapé une bronchite une anesthésie générale a été programmée à mon grand désespoir ne pouvant voir mes enfants naitre.
A mon réveil une photo polaroïd de mes 4 bébés, 3 filles et un garçon, m’attendait, car, cerise sur le gâteau, la clinique ne possédait pas de service néonatalogie ils ont donc été transférés à l’hôpital le plus proche en couveuse : 4 beaux bébés en pleine santé pesant entre 1kg400 et 1kg600, 10 d’APGAR chacun, pas d’assistance respiratoire.
Après une semaine nous avons pu tous les 5 retourner chez nous, enfin les bébés à l’hôpital le plus proche afin qu’ils atteignent le poids nécessaire pour leur sortie.
Me concernant ça a été plus compliqué, je leur avais tout donné pendant ma grossesse et ma bronchite ainsi que ma perte de poids m’avaient beaucoup affaibli.
J’ai accouché le 07/12/1995, ils sont restés 5 semaines à l’hôpital ce qui m’a permis de me refaire une santé et d’organiser leur arrivée à la maison.
Leur séjour à l’hôpital a régulé leur sommeil si bien qu’à leur retour ils ne prenaient qu’un biberon par nuit. J’ai pu bénéficier d’une aide à domicile envoyée par la CAF à un taux horaire amoindri, qui venait toute la journée en renfort. Si vous attendez des multiples, je vous recommande de vous renseigner sur vos droits, car avoir de l’aide est un vrai soulagement.
Mes conseils pour les mamans de multiples
Je n’ai qu’un mot à dire « ORGANISATION » ! C’est vrai qu’ayant une grande maison c’était plus facile. Mon mari travaillant et n’ayant pas de parents proches aptes à m’aider je me suis débrouillée comme une grande.
Actuellement nous sommes fiers de dire que nous avons 4 beaux enfants en bonne santé.
Au niveau des aides, à part l’aide à domicile, une puéricultrice venait une fois par semaine afin de contrôler que tout allait bien. L’hôpital proche de notre domicile nous a procuré du lait en poudre pendant 1 an ce qui n’était pas négligeable. Nous avons également bénéficié de dons divers suite à la création d’une association de voisins pour nous aider.
Mes conseils :
- Organisation, patience et amour.
- Cultiver leurs différences : vêtements différents, classes différentes, activités extra scolaires différentes.
Et surtout ne pas oublier que nous ne sommes pas que des mamans mais aussi des femmes, prendre soin de soi et de son couple sont deux facteurs essentiels à l’harmonie de la famille.
Le témoignage d’Isabelle pour Parents Inspirants
Vous préférez écouter plutôt que lire. Voici le témoignage d’Isabelle pour le podcast Parents Inspirants :