Passé le cap des 30 ans, il semblerait que la terre entière ait son mot à dire sur ce que les femmes font de leurs ovaires, et ça commence à bien faire ! « Tu devrais te dépêcher de faire un enfant…Tic-tac, ton horloge biologique tourne », « Bon, quand est-ce que vous nous faites un petit ? » Tant agaçantes que stressantes, ces remarques sont la source d’une pression qui accable de nombreuses femmes. Une pression sociale, mais aussi une grande pression individuelle « Est-ce-que je passe à côté de ma vie? », « Suis-je anormale ? » : Non ! Aujourd’hui, la rédac du Mag à décidé de briser les tabous en faisant une ode à la bienveillance et à l’ouverture d’esprit.
Faire des enfants avant qu’il ne soit trop tard ?
La société ne cesse de le rappeler aux femmes : il y a un âge limite pour procréer. Au-delà de cette limite, leur chance de devenir mère serait drastiquement réduite. Cette pression sociale change considérablement leurs choix de vie, leurs aspirations professionnelles, et même leurs relations amoureuses. Parce que oui, à 35 ans, l’ultimatum d’une grossesse à venir rapidement rend les premiers mois d’une nouvelle relation beaucoup moins légers et insouciants qu’ils ne devraient l’être…
La société évolue…à son rythme
Des chiffres viennent tout de même démontrer que l’âge qui était le « bon » pour être enceinte à une époque n’est plus le même aujourd’hui. L’âge moyen des premières grossesses ne cesse de reculer depuis les années 70.
En quelques chiffres :
- L’âge moyen d’une première grossesse est de 31 ans en 2020
- 10% d’augmentation des grossesses de mamans de plus de 40 ans ces dernières années
- Pour une première paternité, les nouveaux papas ont 34 ans en moyenne en 2020
Alors même si les grossesses tardives sont toujours un peu tabou, les chiffres parlent ! On peut constater une nette évolution sans doute liée au fait que les femmes font plus d’études et sont plus actives professionnellement qu’auparavant.
Tic tac…Le temps passe
En terme de parentalité tardive, on parle souvent d’horloge biologique. Ce tic-tac permanent qui résonne à l’oreille des femmes est à la source de nombreux tourments. En effet, arrivées à un certain âge, nombreuses d’entre elles ressentent de l’anxiété à l’idée de ne pas encore avoir d’enfant. Alors, un sentiment d’urgence s’installe. « Si je ne fais pas d’enfant maintenant, est-ce que je pourrai encore en avoir ? Tous mes couples d’amis ont des enfants, je dois me dépêcher aussi ! ». Et bien non. S’il est effectivement prouvé scientifiquement que la fertilité réduit avec l’âge, il n’existe pas d’âge idéal pour autant, si ce n’est celui que VOUS avez choisi.
N’en déplaise à certains ou certaines, une femme qui souhaite fonder une famille, mais qui, pour une raison X ou Y, n’a pas encore d’enfant à 35 ans, ce n’est pas grave. Ces femmes-là se sentent bien souvent jugées voire même oppressées. Il y a la grande tante au repas de famille qui demande quand arrive le bébé, le patron beaucoup trop intrusif qui se permet de demander si vous comptez avoir un enfant dans les années à venir, et les amis qui aimeraient TANT voir vos enfants jouer ensemble… Les femmes disent stop. Enfanter n’est pas une course contre la montre. Mettre un bébé au monde ne doit pas être une pression ni une obligation.
Une réalité scientifique, mais pas que !
Cependant, malgré cette pression sociale qui ne devrait pas être, il existe une réalité scientifique qui ne change pas et dont vous devez avoir conscience : la fertilité naturelle décline après 35 ans. Le taux de conception à 12 mois est de 75,4% à 30 ans, de 66% à 35 ans et de 44,3% à 40 ans. Ainsi, on peut dire qu’après 40 ans, moins d’une femme sur 2 réussira à tomber enceinte après des rapports sexuels réguliers, alors que 3/4 des trentenaires y arrivent. Mais il ne faut pas pour autant se mettre une pression monstrueuse sur les épaules, parce que le stress, lui aussi, amenuise la fertilité !
Les hommes aussi subissent cette pression, mais dans une moindre mesure, leur horloge biologique étant plus patiente que la nôtre. Les cas de paternité tardive sont d’ailleurs souvent bien mieux perçus.
Il faut bien garder en tête que chacune a son parcours de vie, son lot de rencontres au bon ou au mauvais moment et des opportunités professionnelles diverses. Alors quel que soit votre âge, continuez à vous investir dans votre projet de famille si c’est le vôtre. Faites vous confiance et réalisez votre parcours comme bon vous semble. Vous êtes les seules actrices de vos vies.
Je ne veux pas avoir d’enfant, c’est grave docteur ?
Parmi ces femmes qui n’ont pas d’enfants après 35 ans, on a tendance à oublier celles qui font le choix délibéré de ne pas en avoir. Et ça aussi, la société a tendance à le reprocher. Même si le monde actuel tend à évoluer vers l’égalité des sexes et la réussite des femmes, il continue malgré tout de renvoyer l’image de la femme pleinement épanouie seulement et seulement si elle devient mère.
Si pour certaine, devenir maman représente un accomplissement et la réussite d’une vie, d’autres le perçoivent différemment et décident de s’accomplir autrement. Et non, il n’est aucunement question d’égoïsme. Il existe une multitude de raison de ne pas vouloir être mère : ne pas avoir trouvé le bon coparent, ne pas avoir les moyens financiers, ne pas se sentir prête, ne pas avoir envie de reproduire un schéma familial toxique, ou tout simplement, l’envie de se réaliser autrement.
Loin de nous l’idée de faire des reproches à celles qui s’épanouissent dans la maternité, bien au contraire. Devenir maman est un cadeau du ciel. Mais nous trouvons dommage de négliger celles qui décident de trouver leur bonheur ailleurs. Chaque femme est unique, chaque parcours l’est aussi. 💕
L’autoconservation des ovocytes, une solution ?
Si la France ne le permet pas encore, beaucoup de pays offrent déjà la possibilité aux femmes de congeler leurs ovocytes afin d’augmenter leurs chances de tomber enceinte passé 35/40 ans. C’est le cas de la Belgique, de l’Espagne et des Etats-Unis par exemple.
En conservant ces ovocytes alors donnés en période de pleine fertilité, ces femmes s’assurent la possibilité de pouvoir tomber enceinte lorsqu’elles le voudront, ou lorsque leur situation le permettra. Ainsi, il est possible de gagner 5, 7 voir 10 ans sur une éventuelle future grossesse. Plus de stress lié à l’âge et plus l’angoisse de trouver LE coparent parfait dans un délai imparti tout en menant une carrière professionnelle de front.
À noter que la conversation d’ovocyte ne garantit pas une grossesse, mais laisse la liberté de choisir. En congelant suffisamment d’ovocytes de bonnes qualités avant 35 ans, on peut ensuite espérer donner naissance à un enfant via une fécondation in vitro, après ses 40 ans. Tout en gardant en tête que les risques associés à une grossesse augmentent avec l’âge.
Pour le moment, cette pratique reste interdite en France sauf cas exceptionnels : maladies affectant la fertilité comme l’endométriose, avant un traitement par chimiothérapie, ou dans le cadre d’un don d’ovocytes qui permet d’en conserver une partie pour son propre usage.