«À quand le deuxième?», «Il serait content avec un petit frère ou une petite sœur», «Il va s’ennuyer tout seul», «Vous allez en faire un enfant pourri gâté!», «C’est pour quand la petite sœur / le petite frère ?», «Vous avez encore un peu de temps avant de décider d’en avoir qu’un seul», «Il est tellement réussi, ce serait dommage de s’arrêter en si bon chemin!», «Mais il ne réclame pas un petit frère ou petite sœur ?»
Encore aujourd’hui, la société est dure envers les enfants uniques et leurs parents. Les enfants uniques sont souvent dits gâtés et capricieux. Les parents jugés égoïstes.
Le modèle français reste fondé sur une culture de la famille nombreuse
En France, l’enfant unique n’a jamais été un modèle. De nombreuses études montrent que les familles composées de 2 ou 3 enfants dominent. Selon François de Singly, professeur de sociologie spécialisée en sociologie du couple et de la famille : «Cela s’explique en partie par des raisons nationalistes et religieuses. Il y a en effet deux représentations négatives associées à l’enfant unique dans l’histoire de la France. La première, au moment de la guerre de 1870, lorsque les petites familles, qui ne repeuplent pas assez le pays, sont stigmatisées. Et la deuxième, après la guerre de 1914, lorsque les catholiques vont défendre la famille nombreuse comme image de la famille ouverte, opposée à la petite famille qui serait repliée sur elle-même et égoïste».
D’autre part, selon une enquête de l’INED (Situations de couples, intentions de fécondité et opinions sur la famille) menée en 2013 par Laurent Toulemon, Arnaud Régnier-Loilier et Anne Salles : 76,1% des personnes interrogées estimaient que ce n’était pas bon pour un enfant d’être enfant unique.
Cependant, le nombre de familles avec un seul enfant tend à augmenter. En 1990, plus de 3,4 millions de familles avaient un seul enfant. En 2017, ce nombre avait grimpé à 3,6 millions.
Enfant unique : beaucoup d’idées reçues !
Les standards familiaux changent et pourtant l’enfant unique souffre toujours d’une mauvaise réputation :
- Il aura du mal à se faire des copains
- Il sera surprotégé
- Il sera trop gâté
- Il ne saura pas affronter les conflits
- Il aura du mal à s’imposer face aux autres
N’ayez crainte ; les enfants uniques sont comme les autres. Ils ont des points forts et des points faibles. Ils ne sont pas moins heureux. De nos jours, de nombreux clichés sur l’enfant unique se révèlent moins vrais qu’autrefois.
Ils ont bien souvent une imagination débordante, sont créatifs et souvent très studieux à l’école.
Bien entendu, il est important que les parents laissent leur enfant vivre ses propres expériences sans le surprotéger. D’autre part, il faut faire attention à ne pas projeter tous vos rêves et toutes vos attentes sur votre enfant. Cela représenterait trop de pression pour un petit bout !
Enfant unique : pourquoi pas ?
Aujourd’hui, 22 % des couples ont un seul enfant. Selon une étude de l’Insee, un enfant sur trois qui naîtra à l’avenir dans les pays industrialisés sera probablement le seul enfant d’un couple. Fini le temps où c’était une exception suscitant la réprobation sociale et laissant même planer un doute sur la sexualité de ses parents.
Les couples qui décident de n’avoir qu’un seul enfant soulèvent plusieurs raisons et assument leur choix :
- Crainte de revivre les mêmes difficultés que lors des premiers mois de vie de leur enfant
- Conscience environnementale
- Difficultés d’organisation
- Stress au travail
- Age auquel ils ont eu le premier quand il dépasse les 35 ans.
Nous n’oublions pas les couples qui ne peuvent avoir qu’un seul enfant.
Quelque soit votre situation, il n’y a pas de raison de s’inquiéter si on a un enfant unique. Il ne faut surtout pas culpabiliser.
L’enfant unique est bien souvent considéré comme un petit ange à choyer. Les parents ne s’en privent pas et l’enfant est ravi d’avoir ses parents plus disponibles pour aider, expliquer, accompagner.