Depuis la nuit des temps, le portage a été à l’origine de la survie des bébés humains (protection apportée contre les intempéries et animaux, facilité de mouvements), mais également à leur développement psychique et physique.
Il est d’ailleurs à noter que la quasi-totalité de notre physiologie et de nos besoins tirent leur origine du temps où l’homme vivait de cueillette et de chasse. C’est ainsi qu’en dépit de notre évolution culturelle et de nos nouveaux modes de pensée, particulièrement modifiés ces dernières décennies, le bébé ressent toujours ce besoin de proximité, besoin comblé par les bras et le corps de ses parents. Cette proximité, qui leur apporte chaleur, réconfort et sécurité est essentielle à leur bon développement tant physique que psychique.
L’importance de la proximité
Durant de nombreuses décennies, le portage, tout comme l’allaitement, n’a plus vraiment été utilisé. Qui n’a jamais entendu quelqu’un dire un jour : « Laisse le pleurer, ça lui fait les poumons », ou encore « ne te précipite pas, tu vas trop la gâter et ensuite elle voudra toujours être à bras ». Ces pensées, directement héritée des années 20, découlent des travaux du comportementaliste John B. Watson qui publia en 1928 “ les soins psychologiques du nourrisson et de l’enfant”. À cette époque, le scientifique affirmait que pour former un enfant indépendant, il était nécessaire d’empêcher un nouveau-né de créer des habitudes de dépendance. Ce qui, en d’autres termes, signifiait bannir tout geste, toute attitude pouvant s’apparenter de près où de loin à des marques d’attention. Bien des générations, influencées par cette théorie ont grandi avec la croyance qu’en prenant leur bébé quand il pleurait, ils créeraient des enfants tyrans. Heureusement, de nombreux spécialistes aujourd’hui défendent l’opinion contraire.
Car en effet, il se trouve que statistiquement, les bébés portés crient moins et moins longtemps que les bébés non portés. Cela ne veut pas dire que les bébés portés ne pleurent pas, mais que ces bébés ressentent tout simplement moins le besoin de pleurer. Pour quelle raison ? Selon une théorie développée par le Dr Evelin Kirkilionis dans sa thèse de doctorat rédigée en 1990 : « Un nourrisson qui s’éveille commence à pleurer seulement lorsqu’après avoir émis un son bref pour attirer l’attention, il ne perçoit aucun signe de présence de la part de ses parents ».
Le réflexe du bébé, lorsqu’un besoin se fait ressentir est donc de pousser un petit cri auquel il attend une réponse de la part d’un adulte. Lorsque le bébé se trouve isolé dans sa chambre ou dans un endroit clos, comme un berceau ou un transat par exemple, l’adulte met logiquement plus de temps à répondre à ses attentes. En conséquence, les bébés ne recevant pas de réponse à leur appel, se mettent à pleurer. Or, le parent qui porte son bébé à la possibilité de répondre immédiatement à la demande de son bébé ou, à tout le moins de le calmer s’il doit le faire patienter.
Par ailleurs, porter son bébé facilite l’attachement entre les parents et l’enfant car leur proximité permet de créer des liens plus sécurisants. Un adulte qui garde son enfant près de lui est moins inquiet et pense davantage à vaquer à ses occupations sans se questionner sans cesse sur le bien-être de son tout-petit.
De nombreux avantages
Il est un fait avéré, les bébés portés sont plus stimulés par leur environnement que les bébés qui restent de longues heures, seuls, dans leur chambre. Les bébés portés sont en effet à “hauteur d’homme”, ce qui leur permet de participer à la vie de famille tout en ressentant un sentiment de sécurité.
De même, les avantages physiques pour votre bébé, tel que la stimulation du système nerveux, le développement du tonus du cou et du tronc, l’adaptation aux changements de positions, sont à l’origine d’un développement psychomoteur plus rapide chez les bébés portés.
Le sentiment de sécurité intense éprouvé par le bébé lui permet également de bénéficier d’un sommeil plus profond et donc plus réparateur. Les bébés, contrairement à une idée reçue, dorment beaucoup mieux lorsqu’ils entendent les bruits de la vie de sa famille. Cela les rassure car inconsciemment, cela signifie pour lui qu’aucun danger immédiat n’est à craindre. Ces bébés, qui ont de ce fait tendance à moins pleurer et qui se repose mieux, sont par conséquent moins sujets aux infections et prennent du poids plus rapidement que les autres.
Qu’en est-il de la position allongée ?
Il n’est pas recommandé de laisser un bébé la plupart de la journée à plat sur le dos. Car au-delà des problèmes physiques que cela engendre, les nourrissons sont bien souvent isolés du reste de la famille, ce qui ne facilite pas vraiment son intégration lorsqu’il grandit, surtout s’il a des frères et sœurs qui ne sont pas encore en âge de tout comprendre.
De plus, l’allongement prolongé du bébé peut être une cause de déformations physique car la position fait subir des pressions sur son corps. La position naturelle du bébé n’est pas de se tenir droit. Les nourrissons prennent naturellement une posture courbée, jambes relevées, en position semi fœtale. Il suffit de regarder un bébé replier automatiquement les genoux lorsqu’on le pose sur le dos pour s’en convaincre. La position fœtale est donc la plus apaisante pour votre bébé, celle qui lui offre le meilleur confort.
C’est pourquoi, laisser un bébé trop longtemps allongé sur le dos ne favorise pas la position naturelle dans laquelle il se sent à l’aise. Et comme il est fortement déconseillé depuis de nombreuses années de placer l’enfant sur le ventre (car cela favorise la mort subite du nourrisson), où de le placer sur le côté (position qui l’empêche de dormir), la colonne vertébrale de votre bébé serait soumise à rude épreuve car obligée de prendre une position droite inadaptée.
Les avantages et les bienfaits du portage sont donc nombreux. Cependant il est important de bien se préparer et de bien choisir votre type de portage avant de vous lancer dans l’aventure.