Témoignage d’Alexia @alexiandtriplets, maman de Zélie, Nya et Aaron
Après un réel parcours du combattant pour tomber enceinte, j’apprends que j’attends des triplés !
(Pour connaitre mon parcours avant de tomber enceinte, n’hésitez pas à lire l’article « Fausse couche, SOPK : Comment j’ai réussi à tomber enceinte » )
Suite à l’échographie, le médecin commence à nous parler de réduction embryonnaire. J’ai bien compris son point de vue médical mais pour mon conjoint Nicolas, et moi-même, c’était tout simplement inconcevable de choisir qui devait vivre ou mourir.
Alors, nous avons demandé : « Et si on veut garder les 3 ? »
Le médecin nous a expliqué les risques mais je n’étais plus là … pour moi c’était clair. Nous allions garder nos 3 bébés.
J’avais une échographie tous les 15 jours.
À 3 mois de grossesse, j’ai eu des saignements mais ce n’était rien de grave. Par contre, à 23 semaines d’aménorrhée + 3 jours, l’échographie n’était pas bonne et j’ai dû aller en urgence à l’hôpital de Marseille.
En me renseignant, j’avais compris qu’un enfant pouvait naître à partir de 500g ou 24 semaines d’aménorrhée. En réalité, il fallait ces 2 conditions !
A ce moment-là, mes bébés n’étaient pas viables. Il fallait donc que je tienne le plus longtemps possible en respectant un alitement total.
La naissance des triplés
15 jours plus tard, lors de l’échographie de contrôle, on voyait un pied qui appuyait pour sortir. Je me suis évanouie. Un peu plus tard, de retour en chambre, j’ai commencé à saigner. J’ai sonné pour appeler l’équipe médicale. Et, je suis partie au bloc.
Heureusement, j’ai juste eu le temps d’appeler Nicolas.
On m’a injecté un traitement pour protéger le cerveau des enfants. Parfois, cela peut calmer les contractions mais, pas pour moi.
La poche de Nya s’est fissurée.
Le gynécologue me dit « On va tenter un accouchement par voie basse pour Nya et garder les 2 autres ». Finalement, une échographie a montré que Nya s’était tournée. L’accouchement par voie basse était donc impossible.
J’ai donc eu une césarienne code rouge !
Par chance, Nicolas est arrivé à temps pour accueillir nos bébés et a pu participer au début de leur vie.
Nya, Zélie et Aaron sont nés le 16 Avril 2019 à 25SA + 3.
L’épreuve de la prématurité
Nya, Zélie et Aaron ont été accueillis en réanimation. C’était une étape très difficile pour nous. Il a fallu s’adapter. C’était très compliqué car chaque seconde compte. Par moment ça va, puis ça ne va plus … C’est un monde à part.
Les médecins nous ont bien expliqué que tout était immature et on nous a dit « Vos enfants sont nés beaucoup trop tôt. » C’est une petite phrase qui peut paraître complètement anodine mais pas pour moi. Je suis effondrée, la culpabilité était immense.
Heureusement, nous pouvions voir nos enfants 24h/24. Nous faisions du peau à peau pendant 2 heures minimum tous les jours par enfant et je tirais mon lait toutes les 3 heures.
En parallèle, il fallait chercher un logement pour nous permettre de rester à côté de l’hôpital car notre domicile était trop loin. Nous avons eu la chance de bénéficier d’une chambre Macdonald. Je ne savais pas du tout que les petites boites aux caisses des fast-foods servaient à cela. Ces chambres sont prévus pour les parents d’enfants hospitalisés. C’est une assistante sociale qui renouvelait la demande pour nous tous les jours, jusqu’à ce qu’une place se libère.
Un virus circule
Aaron et Zélie sont en soins intensifs dans la même chambre et le but était que Nya les rejoigne. Mais, nous avions remarqué qu’un virus circulait. Nous en avons parlé avec l’équipe médicale mais nous avions l’impression de ne pas être entendus.
Malheureusement, le virus est arrivé dans la couveuse. Aaron a été touché au niveau des yeux et Zélie dans la système digestif. L’infection était grave et Zélie a dû repartir en réanimation et être intubée. C’était très difficile ! Nous avons beaucoup de chance qu’elle soit là encore aujourd’hui.
J’ai, moi aussi, était infectée à mon tour et je ne pouvais donc plus me rendre à l’hôpital. Une semaine plus tard, j’ai pu rejoindre mes enfants.
Aaron et Zélie étaient en néonatalogie et Nya en réanimation.
Des bonnes nouvelles
Un peu plus tard après cet épisode difficile, l’équipe médicale nous a parlé d’un transfert à l’hôpital de Toulon. C’est ce que nous voulions car cet hôpital est tout proche de chez nous. Cependant, nous étions dans l’attente de la seconde opération pour Nya. J’avais l’impression que ça s’éternisait. Nicolas avait repris le travail et j’étais seule.
Finalement, au bout de 3 mois et demi, Aaron et Zélie ont été transférés à Toulon et Nya a été transférée le lendemain.
Ils étaient tous les 3 dans la même chambre. C’était génial ! Vraiment beaucoup beaucoup mieux !
Nya a enfin été opérée. Je suis allée avec elle à Marseille pour l’intervention puis nous sommes revenues à Toulon. L’évolution a été très positive pour nos enfants et nous étions tous réunis à la maison au mois de Septembre.
Mon message pour les autres parents
Lorsqu’on est parent d’enfants prématurés, on passe par tellement de phases ! Je me dis que nous avons beaucoup de chance d’être en France.
Dans ma tête, j’avais cette pensée : « Tant qu’ils n’ont pas 1 an, ils ne sont pas sauvés »
Maintenant, ils ont 3 ans et ils n’ont pas de séquelles particulières.
Je voudrais vraiment dire à tous les parents, qu’il faut s’écouter et croire en soi. J’ai entendu tant de fois que je n’arriverai pas à tout gérer, que l’allaitement ne serait pas possible avec 3 enfants, que je ne pourrai pas obtenir mon BTS…
Car, oui, j’ai passé mon BTS en candidat libre juste après avoir donné naissance à mes bébés. J’ai terminé mes dossiers quand j’étais hospitalisée et j’ai réussi mon examen avec mention.
Au final, j’y suis arrivée ! Je me suis écoutée, et surtout, Nicolas a cru en moi et en mes capacités.
J’ai découvert une grande force en moi. Et je pense qu’il faut voir le positif dans chaque moment et toujours se raccrocher au plus petit espoir. En bref, la vie est belle !