Témoignage de Gaëtan, papa d’Axel

Le désir de fonder une famille 

J’ai rencontré Jonathan en 2005, nous sommes en couple depuis 17 ans.
Nous avons tous les 2 des vies professionnelles bien remplies. Malgré cela, fonder une famille était un réel désir. Pouvoir transmettre ce qu’on sait, ce qu’on aime, l’art, les voyages, …, serait vraiment merveilleux et magnifique.
Nous nous renseignons, dans un premier temps, sur l’adoption. Mais rapidement, nous nous rendons compte de nombreuses barrières et surtout, que cela pouvait prendre très longtemps. C’est vrai que, dans l’idéal, nous souhaitons être parents vers 40 ans. Pour nous, c’était un « bon âge ».
Nous décidons alors de nous tourner vers la GPA (gestation pour autrui). C’était vraiment très important pour nous d’avoir les meilleures conditions pour la mère porteuse. Ainsi, les conditions ne nous convenaient pas du tout en Ukraine, en Colombie ou encore au Mexique.
Nous nous sommes tournés vers une GPA aux USA. Nous sommes passés par l’agence Grace à San Diego, Californie. Il y avait de très bons retours des parents.
L’aventure commence en Juillet 2019, elle a donc pris en tout 2 ans.
Tout d’abord, nous avons choisi la donneuse d’ovocytes. Et, en France, nous avons eu à faire un spermogramme afin de vérifier que tout était ok.
Tout s’est bien déroulé et nous avons eu beaucoup de chance car le don a eu lieu 2 semaines avant le 1er confinement !
Malheureusement, le 1er essai avec les ovocytes de la donneuse sélectionnée n’a pas fonctionné. Nous avons dû choisir une autre donneuse et, cette fois-ci, les embryons étaient très bien. Aux Etats-Unis, les embryons sont notés en fonction de leur développement et de la beauté des cellules.
La note était très bonne et nous étions ravis !

Une mère porteuse exceptionnelle

Gaelle, qui était notre contact à l’agence, a trouvé une mère porteuse exceptionnelle. Quand nous avons vu son profil, nous voulions tout faire pour qu’elle nous choisisse. Plusieurs personnes nous ont été proposées mais seule Denise nous convenait. En effet, ce qui a fait pencher la balance c’est le fait qu’elle habite à San Diego. Nous voulions absolument que le suivi soit très régulier. Et nous savions parfaitement qu’en résidant dans la même ville que l’agence, Denise aurait des visites plus fréquentes de Gaelle.
Notre but était vraiment que Denise ne manque de rien afin qu’elle puisse vivre la grossesse sereinement, dans les meilleures conditions.
Nous sommes persuadés qu’un bon suivi, la qualité de l’environnement et une bonne gestion du stress, comptent énormément.
Denise était déjà maman de 4 enfants ; ses 3 enfants et 1 enfant porté pour un autre couple. Pour être honnête, au départ, nous avons un peu hésité par rapport à son âge. Elle avait 41 ans.
Une amie qui a, à peu près, le même âge nous a convaincu. Effectivement, tout s’est bien passé du 1er coup et la grossesse s’est très bien déroulée.
Nous avions des contacts réguliers et cela nous convenait parfaitement.
Il faut savoir que pour un tel projet, le côté juridique prend une grande place surtout aux Etats Unis. Le contrat était très précis et tout était détaillé. La mentalité américaine est très particulière sur cet aspect.
Denise avait simplement fait une petite demande. Elle souhaitait que ses enfants puissent voir le bébé afin de pouvoir s’en détacher plus facilement. Nous avons accepté sans hésitation.

L’épreuve de la prématurité

J’avais pris beaucoup de temps afin préparer notre séjour à San Diego pour la naissance de notre bébé. J’avais loué une très grande maison pour pouvoir accueillir nos familles. Mais, les choses ne se sont pas passées comme je l’imaginais …
Notre bébé a décidé d’arriver en avance !
Axel est né le 5 Juillet 2021 à 34 SA.
Ce jour-là, j’avais une journée de travail importante. J’avais mis mon téléphone en mode avion. Lorsque j’ai pris une pause, j’ai rallumé mon téléphone et j’ai vu 50 appels de Jonathan !
« It’s right now ! »
En fait, Denise a perdu les eaux mais c’était la première fois pour elle. Elle n’a pas compris qu’elle allait accoucher. Elle s’est d’abord rendue dans une petite clinique près de chez elle. C’est à ce moment-là qu’on lui dit qu’elle doit rester car la naissance est imminente. Elle refuse car elle sait que les moyens dans cet établissements ne sont pas les meilleurs. Elle signe alors une décharge et se dirige vers un plus grand hôpital où elle sait qu’Axel aura de bons soins.
Maintenant, je me dis que c’était très courageux mais aussi un peu fou.
J’ai immédiatement appelé l’hôpital où Axel est né pour avoir des nouvelles. Et j’ai été choqué par la première phrase que j’ai entendue : «Avez-vous une bonne assurance ? parce que sinon, il ne pourra pas rester dans ce niveau de service et devra changer de salle. »
Par chance, nous avions souscrit une assurance d’un groupe connu. A partir du moment où cela était clair pour l’établissement médical, Axel a été parfaitement pris en charge.
Le parcours du combattant commence pour nous car il était alors compliqué de voyager à cause de la crise sanitaire. A cela s’ajoute l’obligation d’avoir un ESTA spécifique.
Nous avons refait toutes nos réservations sans savoir si nous allions vraiment pouvoir monter dans l’avion. Au final, après avoir reçu les résultats de nos tests PCR seulement 3 heures avant le vol, la compagnie aérienne nous laisse monter dans l’avion pour Paris.
Puis, à Paris, la situation se complique. Nous arrivons tout de même à monter dans l’avion direction San Diego et une Marshal monte quelques minutes avant le décollage :
« Vous avez 5 minutes pour me convaincre de vous laisser partir »
Nous avons réussi et l’avion a pu décoller !
Dès notre arrivée, ça a été la course. Axel est né le Lundi. En théorie, Denise ne pouvait pas rester avec le bébé après la naissance mais nous avons donné notre autorisation pour le lundi et le mardi. Nous sommes arrivés le Mercredi, donc c’était parfait.
Axel est resté en service de néonatologie pendant 8 jours. Chaque jour a été une succession de batailles jusqu’à ce qu’il arrive à respirer et à se nourrir sans machine.
Nous avons été très bien accueilli dans le service et les infirmières puéricultrices nous ont donné des conseils précieux.
Nous avons, bien sûr, vu Denise trois fois avant notre départ et tout s’est très bien passé.
Dans l’avion, le personnel de bord a également été aux petits soins avec nous.

Mon ressenti en tant que papa

C’est juste extraordinaire ! C’est tellement de joie !
Axel est un bébé très facile à vivre. Il est très calme, il ne pleure pas beaucoup. Je dois dire que nous avons lu beaucoup de livres. Nous nous sommes beaucoup renseignés afin de faire le mieux possible avec notre enfant.
Nous avons fait beaucoup de peau à peau ce qui a sans doute contribuer à l’apaiser et le rassurer.
Au départ, nous pensions l’inscrire dans une crèche mais cela nous a été déconseillé. Il vaut mieux éviter les infections pour un bébé né prématuré. Nous avons alors trouvé une nounou qui vient à domicile. C’est une personne vraiment compétente qui trouve sans cesse des activités qui contribuent au bon développement d’Axel.
Aujourd’hui, il a 9 mois, il fait ses nuits, il mange bien. Tout est cool !
Je dirais que le plus dur c’est la montagne de papiers. D’ailleurs, nous avons pris 2 avocats : un aux USA et un en France. Et si tout se déroule bien le 8 Juillet, nous serons tous les deux officiellement les papas d’Axel.