Le Conseil national de l’Ordre des sages-femmes tire la sonnette d’alarme : à l’approche de l’été, de nombreuses maternités rencontrent d’immenses difficultés à recruter des sages-femmes. Nous risquons de vivre une pénurie de sages-femmes.

L’été est toujours une période compliquée à cause des congés. Mais cette année c’est différent. Pour la première fois, les sages-femmes nouvellement diplômées ne sont pas assez nombreuses pour prendre la relève dans les maternités.

Manque d’attractivité du métier dans les maternités

Les sages-femmes sont de plus en plus nombreuses à fuir l’hôpital pour exercer en libéral. En effet, les jeunes sages-femmes enchainent les contrats à durée déterminée très précaires. D’autre part, la rémunération est faible. Seulement 1400 euros en début de carrière pour 5 années d’études. Dans un communiqué publié mardi 6 juillet, l’Ordre des sages-femmes explique que « Les contrats précaires, la faible rémunération et le sous-effectif permanent -source majeure d’insécurité à la fois pour les soignants et les patients- sont les principales causes » de cette désaffection pour le métier de sage-femme.

« Je trouve qu’on n’a pas assez de temps à accorder aux patientes. En salle de naissances, on a parfois deux, trois, voire quatre patientes à gérer à la fois. C’est pas un truc qui me plait. » témoigne Grégoire, un étudiant sage-femme de Clermont Ferrand, à France Inter.

Des conditions tendues qui mènent au burnt-out

Marianne Benoit-Truong Canh, vice-présidente du conseil de l’Ordre, indique

« Certaines maternités vont devoir fermer quelques jours, d’autres encore suppriment des lits. Au début, on pensait que cela concernait uniquement l’Ile-de-France, qui souffre d’un déficit chronique de sages-femmes. Mais en fait, on reçoit des messages de partout en France : Lyon, Nantes, Montpellier, Arras etc. Il y a même des maternités privées qui ont appelé au secours des maternités publiques pour des remplacements de sages-femmes. Cela n’était jamais arrivé auparavant ! »

Selon une enquête publiée en 2020, 42% des sages-femmes cliniciennes souffriraient de burn-out.

Certaines sages-femmes ne supportent plus le stress à l’idée de partir en garde.

Des mesures urgentes requises

Afin d’éviter cette pénurie de sages-femmes dans les maternités, le conseil national de l’Ordre demande une meilleure reconnaissance du métier ainsi qu’une revalorisation des salaires. Dans son communiqué de presse, le Conseil national de l’ordre des sages-femmes alerte :

« le déficit sans précédent d’attractivité des maternités révèle un enjeu de santé publique majeur : sans réaction des pouvoirs publics, le mouvement de fuite des sages-femmes des maternités se poursuivra et s’amplifiera, fragilisant encore un système périnatal déjà précaire. »