Témoignage d’Olivier, papa de Clémence née à 28 SA + 4 j
Un univers très féminin
Ma fille Clémence est née à 28 SA et 4 jours dans une maternité de niveau 2 avant d’être transférée dans une unité de réanimation. Lorsque je suis entré pour la première fois dans ce service, j’ai découvert un univers très féminin où les soignants sont dans leur immense majorité des femmes et où les papas étaient à l’époque peu présents sauf le soir et le week-end.
Ce sont des femmes qui m’ont accueilli dans ce monde à part, qui m’ont appris à prendre soin de ma fille, à changer ses couches alors que Clémence pesait à peine 1 kilo et à la laver. Ce sont elles qui m’ont accompagné et guidé afin que je devienne progressivement le père de ma fille. Parce qu’un papa, sa mission est de s’occuper de son enfant. Il faut guider les parents d’enfants prématurés pour qu’ils trouvent leur place aux côtés des soignants.
Trouver sa place
C’est très perturbant au départ de rentrer dans cet univers où les parents abandonnent toute pudeur lorsqu’ils font du peau à peau ou lorsque les mamans doivent tirer leur lait ; surtout que l’unité de réanimation dans laquelle était Clémence est une unité vitrée ou les « visiteurs » empruntent un chemin de ronde qui longe toutes les chambres.
Au moment de la naissance de Clémence, j’étais en congé de création d’entreprise et j’ai pu différer mon projet afin de passer tout mon temps avec ma compagne auprès de ma fille. Nous allions tous les jours à l’hôpital et nous passions nos journées à faire du peau à peau, chacun à notre tour. Nous avons pu, avec ma compagne, traverser cette épreuve ensemble et ça nous a permis de nous épauler, chacun à notre tour, lorsque l’un de nous allait moins bien.
Le retour à la maison : le début d’une nouvelle vie
Je mesure la chance que j’ai eu par rapport à tous ces papas qui ne pouvaient pas être présent autant qu’ils le souhaitaient. Cela m’a donné beaucoup de force lorsque nous sommes arrivés à la maison, parce qu’au bout de 9 semaines à l’hôpital, je connaissais ma fille par cœur et j’étais prêt à affronter le reste de notre marathon
Merci à l’association SOS Préma pour ce témoignage
La place du papa est si importante et pourtant au départ les infirmières ne parlent qu’à la maman.
Pendant 7 semaines, avec mon conjoint nous étions au minimum 10h avec nos jumeaux. C’est seulement au bout d’une petite semaine que le papa a trouvé sa place, il était le papa présent et c’est dommage mais ça a l’air de surprendre les infirmières de voir un père présent et prêt à s’occuper et prendre soin de ses bébés.
Le congé d’hospitalisation a permis tout cela en plus des vacances scolaires, les pères ne doivent pas hésiter à le prendre, être présent pour leur enfant, faire du peau à peau (l’odeur de papa pourra aussi les réconforter la nuit). Malheureusement se n’est que 30jours, c’est un bon debut mais ce n’est pas assez. Un enfant a besoin de ses deux parents.
Bonjour Olivia,
Merci beaucoup pour votre commentaire ! En effet, même si les choses évoluent, les papas passent encore parfois au second plan.
Je vous souhaite une excellente journée.
Je travaille en tant que neuromusicothérapeute en unité d’intervention ultra précoce en néonatologie. Le but de mon travail et de donner des outils directement mobilisables aux parents afin qu’ils puissent être les premiers soignants de leur bébé. Là aussi, la place du papa est primordiale et c’est à lui entre autre que je transmets les techniques afin de renforcer son rôle et son expertise au service du bien être de maman et bébé.