Le 12 février dernier, un petit miracle a pointé le bout de son nez à l’hôpital Foch de Suresnes. Pour la première fois en France, un bébé est né à la suite d’une greffe d’utérus dont avait bénéficié sa mère. Une prouesse médicale et un véritable combat pour parvenir à donner la vie. La rédac du Mag’ retrace pour vous l’incroyable parcours d’une femme aidée par sa propre mère pour le devenir à son tour.
Un long processus…
Sujet d’étude depuis 12 ans, cette naissance clôt le parcours extraordinaire d’une femme et d’une équipe médicale dévouée. Avec une vingtaine de médecins spécialisés (gynécologues, pédiatres, biologistes), Jean-Marc Ayoubi, Gynécologue-Obstétricien, avait monté un projet de recherche sur la greffe d’utérus.
La maman à l’origine de cet exploit est Déborah, 36 ans, atteinte du syndrome de Rokitansky, c’est-à-dire née sans utérus, mais avec la ferme volonté de donner la vie.
Afin de devenir maman, elle décide d’avoir recours à une greffe d’utérus. La donneuse d’organe ne sera autre que sa propre mère, alors âgée de 57 ans au moment du transfert. La transplantation est réalisée avec succès en mars 2019 : Déborah est en bonne santé. Bien qu’il s’agisse de l’utérus d’une femme ménopausée, à partir du moment ou l’utérus est replacé chez une receveuse qui a un cycle hormonal normal, il va redevenir fonctionnel. Ainsi, 3 semaines seulement après la greffe, la patiente a eu ses premières règles de manière naturelle et sans l’aide d’aucun traitement.
Afin de veiller à ce que le corps ne rejette pas la greffe, Déborah doit attendre un an avant de tenter une PMA. Mais la crise sanitaire va venir retarder le processus avec l’arrêt de toutes les activités d’assistance médicale à la procréation (AMP/PMA). Finalement, le premier transfert d’embryon aura lieu en juillet 2020 : miracle, Déborah tombe enceinte. La grossesse et l’accouchement se passent très bien et sans complications ni pour elle, ni pour son bébé.
C’est ainsi que 7 mois et demi plus tard, une petite fille du nom de Micha pointe le bout de son nez le 12 février 2021. Elle ne pèse que 1,8 kg, mais fait déjà la fierté de la médecine française et de ses parents.
Et après ?
Le traitement antirejet étant très lourd, cette greffe se veut provisoire dans le but de procréer. Mais pour les femmes qui le souhaitent, il est possible de mener à terme une seconde grossesse avant que l’utérus ne soit retiré. C’est le souhait de Déborah, qui attendra un an avant de tenter un 2ème enfant.
L’espoir renaît
L’incroyable parcours de Déborah constitue un espoir pour toutes les femmes nées sans utérus ou pour celles à qui il a dû être retiré. Il est difficile d’estimer précisément le nombre de femmes qui pourraient faire appel à une greffe d’utérus afin d’avoir un enfant, mais une chose est sure : cette prouesse médicale va se poursuivre au sein de nos Hôpitaux français.
Découvrez son histoire plus en détails…
crédit photo : Virginie Bonnefon