Témoignage de Caroline, maman de Théa et Loup

Une grande surprise

Notre petite Théa était âgée de tout juste dix mois, quand nous nous sommes rendus compte que
j’attendais un second bébé. Ce fut une véritable surprise car je portais un stérilet. Théa était encore allaitée et ne faisait pas ses nuits, nous n’avions pas vraiment prévu un petit frère dans l’immédiat. Néanmoins, nous avions toujours voulu avoir plusieurs enfants, alors pourquoi pas maintenant ?
Bébé surprise donc, mais très belle surprise !
Une grossesse sous stérilet comporte des risques : le retrait pouvait provoquer une fausse couche mais le
garder augmentait les risques d’une fissuration prématurée de la poche des eaux. Les médecins étaient
unanimes : il était bénéfique de tenter tout de même de le retirer. J’ai dû voir trois médecins différents
pour parvenir à l’enlever, enfin. Notre bébé s’accrochait déjà fort à la vie ! C’est seulement après le retrait
de mon stérilet et l’échographie quelques jours après, le 15 septembre, que nous nous sommes autorisés à nous projeter dans une vie à quatre. J’étais alors enceinte de trois mois déjà et ma grossesse n’était,
désormais, pas plus à risque qu’une autre.
Ayant eue une première grossesse idéale, je pensais avoir vécue le plus difficile pour celle-ci. J’étais loin
d’imaginer la suite.

La prématurité extrême


J’ai rapidement eu des contractions quotidiennes. A celles-ci, se sont ajoutées peu de temps après, des
pertes de sang. J’ai dû aller plusieurs fois aux Urgences pour des contrôles, j’ai été hospitalisée une
première fois quelques jours, avant qu’ils ne me gardent pour de bon, le vendredi 18 décembre. J’avais
des examens quotidiens mais les médecins ne trouvaient rien qui expliquait les saignements.
J’étais hospitalisée dans une toute petite maternité de niveau 1. Je me persuadais que tant qu’ils me
gardaient ici, le risque d’accoucher trop tôt ne devait pas être si important. Mais j’ai rompu la poche des
eaux dans la nuit du 23 décembre, où j’ai alors été transférée en urgence dans une maternité de niveau 3.
J’étais enceinte de 26 semaines + 5 jours.
Notre fils, Loup, est né 5 jours plus tard, à 27 semaines + 3 jours. A ce terme là, on parle de très grande
prématurité, de prématurité extrême. Malgré le contexte, je garde un très beau souvenir de sa naissance.
Ce fut un instant précieux, à jamais gravé dans nos cœurs de parents. Je me répétais que ce serait un
moment unique, notre première rencontre avec notre fils. Alors certes, elle arrivait bien trop tôt, mais je
voulais en créer un doux souvenir. J’ai eu la chance de pouvoir accoucher par voie basse. J’avais besoin
de sentir ce qui se passait. Besoin de comprendre que ce petit être minuscule, qui débarquait sur terre 14
semaines plus tôt que prévu, était bien mon bébé.
Loup pesait 1kg. C’est vraiment tout petit. Un paquet de riz.
J’ai eu le temps de l’apercevoir avant qu’il ne soit emmené immédiatement en service de réanimation.
Le début d’un long parcours du combattant.

Un véritable combat


Nous sommes rentrés de la maternité sans lui. Ni dans mon ventre, ni dans mes bras. Un nouveau rythme
nous attendait : des allers-retours quotidiens à l’hôpital, des réveils toutes les trois heures pour tirer mon
lait et espérer l’allaiter un jour, et trouver du temps de qualité à consacrer à notre fille aînée qui avait bien
besoin de ses parents elle aussi.
Nous avons passé des heures aux côtés de Loup, à le regarder, le câliner, lui parler, lui chanter des
chansons. Il avait tant à apprendre : respirer seul d’abord, puis apprendre à se nourrir, à prendre des forces pour prendre du poids.
Ce sera dix semaines de combat quotidien dans quatre services et deux hôpitaux différents. De la
réanimation, à la néonat en passant par les soins intensifs. De la couveuse, au lit chauffant pour finir dans
un lit à barreaux. Dix semaines entourés de machines et de médecins. Dix semaines où notre fils ne nous
verra que derrière des masques chirurgicaux. Dix semaines d’examens quotidiens, avec leurs lots de
bonnes ou de mauvaises nouvelles.

Une nouvelle vie


Loup est né le 28 décembre 2021, mais nous retiendrons aussi toujours la date du 10 mars : Jour de
Renaissance ; où il a pu sortir de l’hôpital, avec ses trois petits kilos, rentrer à la maison et rencontrer
enfin sa grande sœur ! Quel bonheur d’être enfin réunis.

Le chemin et le combat continue. La prématurité va bien au-delà des portes de l’hôpital. Aujourd’hui,
Loup a 15 mois d’âge réel ( 12 d’âge corrigé), les rendez-vous médicaux sont nombreux chaque semaine
et cela durera jusqu’à ses sept ans. C’est un petit garçon souriant et plein de vie, qui nous surprend chaque jour avec les progrès qu’il fait. Nous sommes très fiers de son parcours ! Il possède une force énorme en lui et j’espère qu’il ne l’oubliera jamais.

Des mots sur mes maux


J’ai écris chaque jour, ou presque, durant l’hospitalisation de Loup. J’étais persuadée qu’il aurait un jour
besoin de connaître son histoire. C’était aussi une manière de déposer mes doutes, mes peurs, mes pleurs, mes espoirs et mes petits bonheurs. Une manière de poser des mots sur mes maux. Et cela a vraiment été thérapeutique pour moi.
Puis m’est venue l’idée de retravailler mes écrits, pour les rendre publiables.
« Lettres à mon bébé plume » était né.
Lire des témoignages similaires à notre histoire, m’a personnellement aidé et m’a transmis beaucoup
d’espoir. Si à mon tour je peux permettre, à ne serait-ce une seule maman de se sentir moins seule, ou si
mon livre peut permettre à une seule femme d’envisager le don de lait ( et oui, comme le don de sang, le
don de lait sauve des vies , pensez-y ! ) , alors le pari sera gagné !
La raison qui m’a vraiment fait passer le cas et permis d’aller au bout de ce projet est de reverser la moitié
des bénéfices à l’association « SOS Préma », association si chère à mon cœur. C’est ma manière de la
remercier de donner à nos enfants les meilleurs chances de bien grandir.
Si vous souhaitez lire notre histoire en entier, mon livre est en prévente jusqu’au 9 avril prochain sur le
lien suivant : https://fr.ulule.com/lettres-a-mon-bebe-plume/

Le témoignage de Caroline pour Parents Inspirants

Vous préférez écouter plutôt que lire. Voici le témoignage de Caroline pour le podcast Parents Inspirants :