Suite au décès brutal d’un nourrisson ayant consommé de l’Uvestérol D, les autorités sanitaires recommandent vivement aux jeunes parents de ne pas en faire ingérer à leur bambin. À quoi sert ce médicament et faut-il le remettre en question ? Berceau magique fait le point avec vous.
Les besoins de bébé en Vitamine D
La prescription de Vitamine D aux enfants est très courante depuis les années 1950. À l’époque, la Vitamine D prenait la forme d’huile de foie de morue, peu ragoutante. Celle-ci servait notamment à lutter contre le rachitisme. Aujourd’hui, deux principaux laboratoires proposent de la Vitamine D à la vente. Consommée quotidiennement dès la naissance, elle encourage la minéralisation osseuse.
Qu’est-ce que l’Uvestérol D ?
L’Uvestérol D est un médicament couramment prescrit aux bébés (mais aussi aux femmes enceintes ou qui allaitent, et aux personnes âgées) dans l’optique de prévenir une carence en Vitamine D. Celle-ci est pourtant essentielle, puisqu’elle permet au calcium de se fixer sur les os. Le lait maternel ne contenant pas suffisamment de Vitamine D, c’est finalement le soleil qui est censé combler cet apport insuffisant. Or, pour les enfants qui grandissent dans des régions où l’apport climatique n’est pas assez élevé, on recommande l’usage de ce complément. Placé sous surveillance depuis 10 ans suite à divers incidents, l’Uvestérol D fait l’objet d’une attention renforcée.
L’Uvestérol D : ce qui lui est reproché
Selon le rapport de l’Agence du médicament (ANSM) – le 21 décembre 2016 – la mort d’un nourrisson par arrêt cardio-respiratoire est prononcée à son domicile, après que ce dernier ait reçu une dose d’Uvestérol D. L’enfant qui n’avait jamais présenté d’antécédents médicaux de la sorte, aurait manifesté des signes de suffocation suite à la consommation d’Uvestérol D.
L’Uvestérol D : est-il véritablement dangereux ?
Le lien entre le décès du bambin et l’Uvestérol D n’a pas formellement été établi. En effet, contrairement aux récents scandales sanitaires qui ont défrayé la chronique ces dernières années, ce n’est pas la molécule qui constitue le médicament qui est remise en cause, mais plutôt son mode d’administration à l’aide d’une pipette. Pour autant, l’Agence nationale du médicament (ANSM) a décidé mercredi 4 janvier d’en suspendre la commercialisation.
En effet, l’enquête a permis d’établir que le danger trouvait son origine dans le fait que la texture huileuse et liquide de l’Uvestérol D pouvait causer des fausses routes chez le nourrisson. En aucun cas, les autorités sanitaires ne remettent en cause la consommation de Vitamine D. Toutefois, il est important d’en respecter les modalités d’administration :
- Donnez l’Uvestérol avant la tétée ou le biberon.
- Installez votre tout-petit éveillé en position assise (ou semi-assise pour les nouveau-nés) pour prévenir le risque de fausse route.
- Laissez votre enfant téter la dose.
- Ne pas l’allonger immédiatement après l’administration.
Quelles alternatives à l’Uvestérol D ?
Deux autres médicaments peuvent remplacer l’Uvestérol D : le Zymad et le Sterogyl. Ceux-ci sont vendus à plusieurs millions d’exemplaires chaque année, et sont en partie remboursés par la Sécurité sociale. L’avantage de ces deux alternatives est qu’elles ne s’administrent pas à l’aide d’une pipette, mais se donnent sous forme de gouttes.
Crédit photo : Baby’s only